C’est grâce au Web que j’ai réalisé que mon diplôme en « Génie Électrique » ne devait pas nécessairement demeurer un simple parchemin, mais qu’il ouvrait la voie à d’autres horizons. À l’époque, j’étais stagiaire dans un laboratoire à Dublin, travaillant sur une problématique pointue liée au « Silicium poreux » (impliquant les puces électroniques que l’on insère sous la peau).
Nous étions alors engagés dans des recherches très spécialisées, suscitant l’envie de nombreux observateurs. Le collaborateur que j’assistais consacrait parfois une ou deux heures de son temps à la création d’une page web pour présenter son profil, considérant cela comme un processus d’apprentissage.
Il m’avait informé de son intention de partir à l’aventure dans la Silicon Valley pour chercher du travail dans la conception de sites et d’applications web. Son courage m’avait impressionné, et j’ai embrassé son enseignement autodidacte, explorant chaque jour de nouvelles possibilités à travers des forums, des sites d’information, des newsletters, ICQ, et autres.
À cette époque, aucune orientation similaire ne nous était suggérée dans mon université en France. La focalisation était davantage sur la recherche d’emploi que sur l’exploration de diverses opportunités. C’est donc grâce à la rencontre de ce collègue que j’ai réalisé que je n’étais pas contraint de demeurer un ingénieur électronicien, une notion qui m’avait peut-être été communiquée autrefois, mais qui n’avait pas suscité d’écho significatif en raison de l’orientation prédominante axée sur la recherche d’emploi à la sortie de l’Institut de Technologie.
Chaque jour, partout dans le monde, des jeunes diplômés sont recherchés. J’espère sincèrement que nos jeunes diplômés entreprennent un cheminement qui les expose à ces opportunités.
Pour certains, cela peut impliquer l’apprentissage de l’anglais (six mois peuvent largement suffire), tandis que pour d’autres, l’analphabétisme numérique représente un obstacle. Certains ont besoin d’une immersion en tant que volontaire pour découvrir que le quotidien au travail se résume à des aspects tels que « communication », « collaboration », « prise de décision », « anticipation », « suivi », « justification », plutôt qu’à une simple application littérale des cours suivis pendant les années d’étude.
Je m’arrête ici pour aujourd’hui, mais j’envisage un billet spécial consacré à nos 3000 doctorants.
En attendant, n’oublions pas que le Web constitue probablement l’invention humaine la plus puissante à ce jour pour rapprocher les individus les uns des autres.
LA PHOTO : Madame @Ouattara du programme Sheisthecode expliquant aux adolescents d’une école l’étendue des possibilités offertes par le Web.