Au-Delà des Apparences : L’Importance du Travail Bénévole dans ma Trajectoire Professionnelle


Mon tout premier emploi chez un employeur a débuté quelques mois après mon 19e anniversaire. Avant cela, j’avais travaillé (en aidant) dans le restaurant de ma mère et au sein d’une association lycéenne. J’étais alors étudiant et éprouvais des difficultés à trouver un emploi étudiant. C’était ma première année en France, et je ne maîtrisais pas encore les subtilités du monde professionnel dans le pays. Je ne savais pas vraiment quelles contributions je pouvais apporter à une entreprise. Malgré tout, j’étais prêt à donner mon maximum pour accomplir les tâches qui me seraient confiées, ce qui constituait mon argument principal.

Je postulais à divers emplois, que ce soit en tant qu’agent de sécurité, agent de nettoyage, répétiteur de mathématiques et de physique pour des lycéens, et bien d’autres. Aucune de ces tentatives n’avait abouti, probablement parce que je m’y prenais mal. Un jour, je tombe sur une annonce : « Formateur en Informatique (débutants acceptés) ». Malgré la mention « travail bénévole non rémunéré », je saute sur l’occasion. J’étais à la faculté de mathématiques et d’informatique, avec des cours tous les jours de 8h à 17h30 et beaucoup de travail personnel. Cependant, j’avais deux créneaux de 3 heures libres dans la semaine que je pouvais consacrer à ce travail. Je pensais que c’était une opportunité idéale pour acquérir de l’expérience dans le domaine de l’informatique.

Quelques jours après avoir répondu à l’annonce, me voilà face au président de l’association, un homme retraité de plus de 70 ans qui avait vécu en Côte d’Ivoire et travaillé pour notre père de la nation, Félix Houphouët-Boigny. Cette connexion avec mes origines m’a beaucoup rassuré, sachant que j’allais être mentoré par quelqu’un qui comprend d’où je viens et les défis auxquels je fais face.

Je n’ai pas tardé à signer, car très peu de personnes étaient intéressées. Pendant près de deux ans, j’ai été formateur pour les élèves du Lycée Jules Verne de Buxerolles (Poitiers), ainsi que pour des retraités et des personnes en reconversion professionnelle ayant besoin de compétences informatiques pour trouver du travail. J’étais très fier de ce travail, même si je n’en parlais pas à mes amis, sachant que certains pourraient le prendre à la légère en disant : « Tu es venu en France pour travailler bénévolement pour les Blancs ». C’est une phrase que quelqu’un m’avait sortie lorsque je me renseignais sur l’association.

Après cette expérience, je n’avais plus travaillé comme formateur jusqu’à ce que je mette en place mes propres programmes de formation huit ans plus tard. Avant cela, j’avais occupé divers emplois tels qu’agent de travaux champêtres, agent de sécurité, agent d’aménagement paysager, etc. Même si je n’ai pas été rémunéré financièrement à l’époque de ce premier emploi, ce travail continue de payer aujourd’hui. Grâce à lui, j’avais acquis les compétences nécessaires pour former les autres en me basant sur ce que je savais faire. En effet, le travail de formateur n’est pas évident, même lorsque l’on est un expert dans un domaine.

Je partage cette histoire aujourd’hui, car chaque jour, il y a des gens qui perdent leur emploi, qui s’apprêtent à entrer dans le monde du travail, qui pensent que d’autres ont un bon emploi sans savoir que cela n’a pas toujours été le cas, ou qui sont à la recherche d’un emploi.

Bonne fête du travail à tous ceux qui forment les autres, ceux qui prennent le temps de s’assurer que les autres acquièrent le savoir-faire dont ils ont besoin pour avancer. Bonne fête du travail à tous ceux qui font un travail bénévole. Bonne fête du travail à tous ! #1erMai #FêteDuTravail #1erMai2022