Hier, j’ai effectué une visite dans le « Berceau de l’humanité ». Non, cher.e ami.e, il ne convient pas de plaisanter à ce sujet. Il s’agit d’un site situé à 35 kilomètres de Johannesburg, considéré comme le lieu d’origine de l’humanité. Je peux déjà imaginer ceux qui ont suivi assidûment leur cours d’histoire penser : « Mais qu’en est-il de Lucy, à l’est de l’Afrique ? »
C’est un peu comme les mises à jour d’un logiciel ; il suffit de les appliquer et de continuer à utiliser le programme. Ah, mon frère, ma sœur, le jour où vous financez sérieusement des chercheurs, il est fort probable que votre village devienne également le berceau de l’humanité. Avec une communication habile et des chercheurs capables de produire des publications scientifiques mettant en avant leur expertise et leur capacité unique à découvrir ce qui existait auparavant, vous pourrez également revendiquer votre propre « berceau de l’humanité ».
En attendant, chez moi à Aboisso, depuis le départ de mon oncle Amalaman Michael Jackson, qui avait retrouvé ses origines malgré la déportation favorisée par le commerce triangulaire, nous n’avons plus d’espoir de financement pour de telles initiatives. D’ailleurs, ils n’ont jamais accordé de visa aux jeunes du village pour leur permettre d’organiser des funérailles appropriées. Pire encore, le rapatriement de son corps vers la terre de ses ancêtres n’a toujours pas été effectué.
Depuis, nous nous en remettons à Gnamien-Kpri avec l’intermédiation de nos Komians, qui sont capables d’effectuer des voyages éclairs dans le temps. Des Komians qui, bien entendu, sont beaucoup plus rapides que les navettes spatiales d’Elon Musk, le Sud-Africain. Bien que cela nécessiterait probablement l’obtention d’un visa pour se rendre à Houston et le démontrer.
Dans tous les cas, il est important de noter qu’un de nos ancêtres, dont les ossements ont été retrouvés sur ce site, s’appelle « Naledi ». Il s’agit de l’autre nom de ma fille « Adjo », signifiant « étoile » en langue « sésotho » (dont les dérivés sont le « sotho » et le « setswana »).