Plus de 13 000 femmes ont déjà postulé au programme Sheisthecode, et au cours de la procédure, j’échange avec la plupart de celles qui réussissent à passer le premier niveau de sélection. Ces échanges portent sur les défis qu’elles rencontrent dans leur vie et surtout sur ce à quoi elles aspirent le plus.
Au cours de ces échanges, certaines m’ont souvent fait part de ce qui a bouleversé leur vie à jamais. C’est la raison pour laquelle elles ont du mal à terminer ce qu’elles commencent, à prendre la parole en public, et à surmonter la peur du regard des autres. La raison principale réside toujours dans les expériences de viol, d’attouchements et d’agressions sexuelles non consenties qu’elles ont subies dans leur enfance ou à l’âge adulte.
Parfois, malgré tout mon professionnalisme et mon calme apparent, je suis déchiré intérieurement en écoutant ces histoires, au point où il m’arrive de ne plus être en mesure de les écouter et de les orienter vers d’autres femmes ou des personnes formées pour cela.
QUESTION : Qu’est-ce qui peut bien passer dans la tête d’un homme adulte « normalement constitué » pour qu’il s’associe à un violeur afin de produire un cours/tutoriel sur « des techniques de viol » ?
Nous, qui avons la possibilité de nous faire écouter, voir ou lire par des milliers de personnes, que nous soyons présentateurs TV, artistes, sportifs, entrepreneures à succès, acteurs et comédiens, responsables de médias, avons le devoir de ne pas manquer une occasion de combattre ce type de crime et ses auteurs. À défaut, nous devons nous abstenir de les mettre en avant.
J’ai trois filles, et face à la méchanceté avec laquelle certains envisagent leurs rapports avec les petites filles, les jeunes femmes, les femmes, et même les petits garçons, j’ai la nausée.