Il y a quelques jours, au sein d’un débat structuré à travers des commentaires, faisant suite à une publication d’Arthur Banga, je m’efforçais d’expliquer à autrui que :
- Même des sujets qualifiés de « sérieux » peuvent captiver des audiences considérables et servir de fondement à des plateformes web tout aussi lucratives que les médias spécialisés dans la sphère « people ».
- Un média n’est pas contraint de privilégier systématiquement les conflits et la vie d’autrui pour accroître son audience. Bien que cette orientation puisse être adoptée, la quête de « likes » et de « vues » ne devrait pas dict er les choix éditoriaux dans cette direction.
- Des journalistes, blogueurs, et producteurs de contenus peuvent générer une audience plus significative que certains médias traditionnels, en dépit de leur recours à des professionnels du journalisme et de la production de contenu.
L’exemple d’Alain Foka revêt une pertinence singulière. Sa présence en ligne, particulièrement sur Twitter, suscite un engagement notable et détient une valeur considérable, le rendant intrinsèquement « monétisable ». En comparaison, je juxtapose la chaîne de radio pour laquelle il officie depuis plusieurs années, à savoir RFI.
Alain Foka dispose d’un site web très élaboré, permettant l’acquisition de produits qu’il crée et dont il détient tous les droits. Il a également développé une application mobile compatible avec Android et iOS. Sa présence est active sur la plupart des réseaux sociaux.
Ce qui frappe davantage dans son cas, c’est sa chaîne YouTube, comptant plus de 260 000 abonnés, bien qu’il n’ait publié que 55 vidéos. Cette performance se juxtapose à celle du média pour lequel il travaille, totalisant 779 000 abonnés, mais avec 10 000 vidéos à son actif.
Un autre aspect intrigant réside dans l’audience générée par chacune de ses vidéos, la plupart dépassant les 200 000 vues, certaines même atteignant le million. Quant à la stratégie de marketing digital mise en œuvre pour sa présence sur YouTube, elle demeure obscure, mais n’a rien à envier à celle de RFI.
Il pourrait aisément accroître son audience avec des investissements minimes en considération des performances de ses 55 vidéos. Une première action pourrait consister à produire davantage de contenu aligné sur les thématiques ayant généré le plus grand nombre de « vues », accompagnée de campagnes sponsorisées ciblant des audiences similaires à ses abonnés actuels.
Avec un investissement accru, il pourrait élargir son public anglophone en proposant des versions anglaises de sa gamme de produits, telle que les « Archives d’Afriques », déjà disponibles en français. Cela lui permettrait de conquérir aisément une audience anglophone mondiale, notamment parmi les étudiants des écoles et universités prestigieuses, à qui il pourrait proposer des versions spécifiques.
En somme, si vous connaissez des journalistes, cet exemple illustre une voie à suivre pour prospérer considérablement dans l’univers digital. Toutefois, il est impératif de leur expliquer que, au-delà du journalisme, cette démarche représente une initiative entrepreneuriale capitalisant sur les opportunités offertes par le web et le domaine digital.