Le travail abonde, mais l’attente de trouver celui correspondant à nos espérances salariales, souvent liée à des promesses, que ce soit du gouvernement ou d’un oncle « haut-placé », peut engendrer du malheur ou plonger dans la précarité.
Pourtant, dans ce monde de huit milliards d’habitants, chaque individu a sûrement autant de possibilités, surtout lorsque l’éducation et l’instruction sont accessibles grâce au système des études supérieures. Sur la photo, Noely N’guessan est à gauche et Paul Roland Bene à droite. J’ai rencontré ces deux jeunes hommes en 2015 lorsqu’ils ont postulé au programme « La Brigade Digitale pour un Climat Électoral Apaisé », mis en place par notre organisation (Akendewa) avec le soutien financier et matériel de l’USAID. L’objectif était d’encourager une participation active des jeunes et des femmes aux élections en Côte d’Ivoire.
Après cette expérience de quatre mois, ils sont devenus bénévoles puis membres du personnel de notre organisation. La période de bénévolat était moins gratifiante que celle de la campagne financée par l’USAID, garantissant 4000 FCFA par jour de contribution avec un déjeuner inclus. Au cours de cette période, ils ont acquis de nombreuses compétences, devenant des formateurs experts dans le domaine des outils digitaux et de l’informatique.
Pendant deux ans, ils ont été les assistants formateurs du programme Sheisthecode, participant à la formation de femmes de diverses professions. Durant cette période, Paul Roland Bene a été recruté par l’agence Totem de Kahiñho Lumumba et Noely N’guessan par le programme 10000codeurs de Douglas Mbiandou. En parallèle, Noely a initié un programme de coding intitulé « Journée du CODE », tandis que Paul a créé un programme de formation en « Community Management ».
Ces deux jeunes hommes ont réussi à s’épanouir professionnellement malgré les frustrations inhérentes à notre environnement « sous-développé » pour les diplômés. Ils ont développé un esprit entrepreneurial, ce qui me conduit à les solliciter ou les recommander comme partenaires ou experts en cas de besoin.
Il est à noter que tous deux détenaient déjà leurs diplômes d’ingénieur informatique et « bachelor degree » avant de rejoindre notre campagne en 2015, qui, en apparence, n’avait rien à voir avec le type d’emploi lié à leurs diplômes. Aujourd’hui, ils sont épanouis et ont développé un esprit entrepreneurial que je sollicite et recommande comme partenaires/experts en cas de besoin.
En somme, personne ne naît entrepreneur, mais notre environnement et nos expériences peuvent nous rendre « entrepreneuriaux ». C’est grave, Docteur?